Parce qu’il fut un jour, sur un quadruple aveyronnais, confronté à un sérieux accident, et après être resté deux heures auprès du blessé dans l’attente des secours, Jérôme Feuillade s’est penché longuement sur le problème épineux des secours dans ce genre de compétition.
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Il fallut ainsi trouver les solutions afin d’emmener sur une moto le maximum de matériel médical pour un minimum d’encombrement et de poids (8,5 kg). Pour les médicaments en ampoules, un conditionnement enduro fut élaboré pour éviter leur casse. C’est après un passage par les secours en montagne qu’il imagina les possibilités d’un secours efficace et trouva la bonne formule en concevant un sac à dos qui fut fabriqué sur mesures en Italie.
Pour le support mécanique, Kawasaki accepta de se lancer dans l’aventure en prêtant des motos et en assurant l’assistance mécanique lors des épreuves couvertes par A.M.I.S., le choix des motos se portant sur des 300 quatre-temps pour leur fiabilité et leur facilité de pilotage.
Il ne restait plus qu’à trouver le nerf de la guerre. Pour ce faire, Jérôme Feuillade rencontra les principaux organisateurs de rallyes et enduros et leur proposa un deal. A.M.I.S. organisait les secours de leurs manifestations bénévolement pendant au moins deux ans, en échange de quoi ils finançaient le matériel médical. Ils n’hésitèrent pas une seconde et mirent leur argent en commun pour financer l’opération.
En fait, le plus gros problème fut de trouver les docteurs. Pas facile en effet d’avoir des médecins compétents en urgence, disponibles, bons enduristes et bénévoles. Pour ce faire le recrutement se fit par petites annonces et des stages de motos furent organisés pour évaluer le niveau technique des recrues. Désormais A.M.I.S. dispose d’une équipe de médecins qui ont la passion de la moto et c’est là l’essentiel.
Les binômes médecins / secouristes : pour pallier un niveau d’enduro parfois insuffisant, chaque médecin roule avec un secouriste qui est un enduriste confirmé et qui intervient en cas de problème mécanique en prêtant sa moto au médecin pour respecter la priorité médicale, qui aide le MD dans les parties techniques et participe à l’évacuation des blessés.
Ce type d’organisation permet une régulation sur le terrain avec possibilité de médicalisation sur le lieu de l’accident et une évacuation dans de bonnes conditions. Les apports pour la sécurité sont évidents, car en insérant des médecins parmi les concurrents, on permet des interventions rapides et adaptées au type de lésion. En effet, en l’absence de renseignements médicaux, vous vous devez de déplacer les mêmes secours pour une entorse que pour une accident plus grave à partir du moment où vous apprenez que le concurrent est immobilisé.
Dès 1993, ce concept, qui fait intervenir des médecins en moto sur les courses en les injectant parmi les concurrents, a donné toute satisfaction aux organisateurs compte tenu du gain important dans les temps de prise en charge des blessés et dans la qualité de la couverture médicale.
Dans un deuxième temps ce type d’assistance a été adopté par de nombreuses manifestations de masse présentant des difficultés d’intervention pour les moyens de secours classiques (course VTT, pédestre, ...).