Voici les états d’esprits de mon amis Régis Vulliet sur le ligne de départ de l’Enduropal. Comme tous ses frères, l’homme est un dur puisqu’il a fait la course avec une bonne DAC de l’épaule, bravo !
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ENDUROPAL 2009 : Sensation du touquet
Ce moment magique de la course moto à 5 minutes du départ, que j’ ai ressenti comme il y a vingt ans en side-car cross. Se lancer dans un arène que l’on imagine, mais qu’il va vite falloir maîtriser si l’on veux être performant et au mieux de soit même.
Croire à fond en ses propres capacités...
Le stress est là, le vrai, celui où tu mélanges la recherche de la performance et la sécurité de ta personne, pour tes proches.
Ces moments où tu te dis : Est-ce que cela vaut la peine de prendre le risque à 40 ans comme à 20 ans ?
Oui ! Car c’est dans ces moments là que tu te forges une force intérieure de confiance en ton corps et dans ta tête.
Oui ! Car tu sais que tu vas vivre ton rêve de gosse, celui d’il y a déjà de nombreuses années, et que tu n’as jamais oublié :
Vandenbosch sur une Yam à fond sur la plage du Touquet
Peterhanshel sur une dune du Dakar
L’équipage jaune en side-car cross, qui a gagné à Frangy....
Ces images qui, enfant te paraissaient possibles, mais comment les atteindre ?
Peut-on avoir la chance de s’offrir cette possibilité ?
Retour sur ces instants forts qui resteront dans tes souvenirs.
A partir du moment où j’ai mis mon casque, je me suis coupé du reste autour de moi j’étais déjà parti avec mes doutes et mes convictions. Je me suis focalisé sur le fait de trouver du plaisir. Et j’en ai trouvé sans problème. J’ai ressenti plusieurs fois plein de bonnes choses dans mon casque pendant ces 3 heures... et pendant ce week-end :
Philippe et Julien derrière la grille du parc fermé.
Un bon slalom à la sortie du parc.
Le départ derrière Demester.
Fond de 5 sur la plage.
Le premier saut sans erreur.
Le premier S avec l’épaule qui est restée en place.
Le frangin performant dans le parc d’assistance.
Un beau virage sur le sommet d’une crête sans couper.
Ne pas faire d’erreur dans les bosses, derrières les grands sauts.
Ne pas lâcher ma poignée d’embrayage qui se barrait à chaque fois, pour ne pas trop tirer sur l’épaule.
Me relever avec rien, après avoir percuté un pauvre pilote lorsque j’ai découvert que ma pédale de frein arrière ne fonctionnait plus.
Demester sautant le ruisseau à coté de moi, celui-là même où, la veille en le sautant à pied, je m’étais dis, « Attention » .
Antoine me soutenant depuis le bord de la piste.
Le panneau de la ligne d’arrivée.
Un Redbull donné par une hôtesse, 10 mètres après la ligne.
Une grande claque à ma 250 pour la remercier d’avoir fait correctement son boulot une fois l’arrivée passée.
Le sourire de Kevin d’avoir atteint son objectif.
Le regard de Marc au camion après la course. La mécanique était bien faite.
Le regard complice d’Etienne à la fin de la course.
De se faire conduire toute la nuit.
De donner le dossard à Philippe.
De se réveiller lundi matin en regardant les mails de soutien, et de ne pas aller au travail.
De n’avoir pas trop compliqué la guérison de mon épaule.
D’avoir ma fille qui me saute dans les bras à la sortie de l’école et ma femme qui me sourit quand je rentre à la maison.
Quoi de mieux ...
Je vous souhaite à tous de trouver des sensations similaires. Et un grand merci à tous ceux qui mon permis de réaliser cela.
Régis