Premiers secours en enduro

Face à une victime : savoir faire un bilan et donner l’alerte

En balade ou en course, nous avons été ou serons tous confrontés tôt ou tard à une victime : un ami, un concurrent allongé auprès de sa monture après une chute. L’épisode peut se solder par une simple chute sans gravité avec seulement un levier d’embrayage tordu. Mais ce peut être plus sérieux avec nécessité de mettre en jeu la chaîne des secours.

La chaîne de secours et de soins (y compris et surtout en enduro) ne peut fonctionner sans son premier maillon, le témoin (c’est vous qui arrivez auprès d’une victime !) qui évite le suraccident, fait un bilan et donne l’alerte.
Par le Dr Martial DELORME, Médecin urgentiste, Mail martial.delorme.at.free.fr

Eviter le suraccident

Un blessé suffit !!!

Lorsque vous arrivez auprès d’une moto en travers du chemin, son pilote allongé, vous devez avertir les concurrents suivants du danger.

Si vous êtes seul, vous béquillerez votre moto en amont, bien visible en travers de la piste afin que les pilotes ralentissent.

Idéalement, si vous roulez en groupe, l’un d’entre vous avertira les suivants en se postant en amont de l’accident.


Le bilan

Il sera fait en deux temps. Tout d’abord en observant une des fonctions vitales : la fonction nerveuse, c’est l’état de conscience.

Ensuite, en inspectant et en questionnant la victime, vous ferez un bilan des lésions.


Fonction nerveuse, état de conscience


Poser une question simple :

      • " ça va, vous m’entendez ? "
      • " Quel est votre nom ? "


Donner un ordre simple :

      • " Serrez moi la main ! "

      • " Ouvrez les yeux ! "

Si la victime répond ou obéit, elle est consciente, dans le cas contraire, elle est inconsciente.

Bilan lésionnel

      • Vous complétez le bilan avant de donner l’alerte.

      • Déboutonner la veste

      • Desserrer le col

      • Desserrer la ceinture

      • NE PAS ENLEVER LE CASQUE

Une fois constatée l’absence de signe de détresse vitale, le bilan est poursuivi. Vous demanderez à la victime si elle se souvient de ce qu’il s’est passé.

Enfin, vous lui demanderez si elle ressent des douleurs au niveau de la colonne vertébrale, de la tête, des membres, de l’abdomen et du thorax.

Dans tous les cas, si la victime n’a pas pu se relever seule, vous la laisserez allongée, immobile, en attendant l’arrivée des secours.

Alerter

Quand ?

      • Lorsque vous êtes face à une victime.

      • Dès que possible, mais après analyse rapide et succincte de la situation. C’est à dire après avoir pratiqué un bilan.

Comment ?

      • Par téléphone.

      • En informant d’autres concurrents de l’accident : vous leurs dictez votre bilan et leurs demandez de le répétez afin de vous assurer qu’il a été correctement mémorisé.

Qui ?

      • Le CENTRE 15 si vous êtes en ballade.

      • La direction de course via le prochain CP ou CH si vous êtes en course.


Que dire ?

      • Donner son nom, son numéro de course et le numéro de téléphone d’où l’on appelle.
      • Localisation très précise de l’événement.

Nature du problème

      • Appréciation de la GRAVITE de l’état de la victime : son sexe, son âge, conscient ou inconscient, s’est ou ne s’est pas relevé seul et se plaint de…
      • Premières mesures prises et gestes effectués.
      • Le message d’alerte achevé, attendre les instructions avant de raccrocher.

Surveillance

Une fois l’alerte donnée, vous resterez auprès du blessé en attendant l’arrivée des secours.

En cas d’évolution de l’état de la victime (exemple : elle devient inconsciente), vous n’hésiterez pas à rappeler le CENTRE 15 ou la direction de course.

Un blessé a toujours froid, couvrez le avec votre veste ou une couverture de survie si vous en avez une dans votre sac.

Elle est peu encombrante, légère et pas chère, elle est au moins aussi indispensable que les colliers RILSAN que nous avons tous dans nos bananes.

Si le sujet peut s’exprimer, il lui sera demandé les maladies qu’il peut avoir et les traitements en cours.

La surveillance porte sur :
      • La conscience en parlant à la victime.

      • La fréquence ventilatoire : normale chez l’adulte au repos, 12 à 20 mouvements par minute.

      • La fréquence du pouls : normale chez l’adulte au repos, 50 à 80 par minute.

      • La présence ou l’absence de sueurs.

En cas d’évolution de l’état de la victime avant l’arrivée des secours (exemple : elle devient inconsciente ou la fréquence du pouls augmente), vous n’hésiterez pas à rappeler le CENTRE 15 ou la direction de course.


Conclusion



Cet article traite de la conduite à tenir face à une victime consciente.

      • Dans le cas d’un sujet inconscient, il existe des manœuvres et des gestes à pratiquer pouvant sauver une vie avant l’arrivée des secours.

      • Ces derniers s’apprennent dans le cadre de l’Attestation de Formation aux Premiers Secours (AFPS).

      • Il s’agit d’une formation accessible et recommandée à tout citoyen concerné par autrui.

      • N’hésitez pas à vous renseigner auprès des sapeurs pompiers de votre ville.



Association loi 1901 AMIS : « Assistance Médicale Inter Sport » 06.61.22.87.46 - Dr Jérôme FEUILLADE : scmn.maurin@yahoo.fr
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