/BOUCLE_traductions>
Pour la première fois, le Dakar Rallye va évoluer à des altitudes de 3000 à 4000 mètres. Ainsi, cette course déjà difficile au niveau de la mer, risque de se corser sérieusement par un certain nombre de symptômes liés au MAM ( *Mal aigu des montagnes*). Cette pathologie a une incidence très variable selon les circonstances de montée ( plus la montée est rapide, plus les risques de MAM sont importants) , la sensibilité individuelle et les pathologies sous sous-jacentes de chacun ( Asthme, bronchite chronique, angine de poitrine...).
Si le MAM ne frappe que 15% des personnes à 2000 mètres, il concerne par contre 60 % des gens à 4000 mètres. Autant dire qu’il risque d’y avoir pas mal de petits nains qui piochent sous votre casque ainsi qu’un certain nombre de renard sur les tableaux de bord ...
Nous y voilà, à preuve du contraire, si vous commencez a avoir un mal de bu zarbi, à crépir votre iritrack et plus marrant encore a péter les boulons par des décisions aberrantes. Va pas falloir accuser Mr Cellier des Dauphins ou le road book d’Etienne Lavigne, car les p’tits gars, c’est pas la Tourista qui commence mais bien le Mal des Montagnes. A ces signes, vous pouvez également ajouter des difficultés à dormir, de la bonne grosse fatigue, des troubles de l’équilibre, de l’irritabilité (cela promet...) ou de la peine à respirer (dyspnée). Dans les cas les plus graves, vous pouvez faire un œdème pulmonaire, un œdème cérébral. Ce qui peut aboutir enfin à la mort en l’absence de traitement approprié (descente, oxygène, pharmacologie). Cela fout la trouille , âme sensible s’abstenir ! M’en fout, j’y vais pas... Tout cela pour vous dire, qu’il va pas falloir trainer trop longtemps avant de vous soigner efficacement.
Le traitement :
Si la prévention consiste à ne pas pas progresser de plus de 500 mètres de dénivelé par jour, autant dire que c’est impossible à faire dans le cadre d’un rallye.
Si la redescente est efficace à 100 % dans tous les cas... Va pas y avoir grand monde au bivouac !
Il ne vous reste donc dans le cadre du rallye que le traitement médical :
La méthode bolivienne : mâchez des feuilles de coca toute la
journée et remplacer la momie du soir par une bonne infusion de
ces mêmes feuilles que vous aurez craché dans un maté de coca.
Effet secondaire classique, la vision de troupeau de renard dans
le ciel...
La classique :
-
Pour les signes les plus benins : repos avec une bonne
hydratation et du paracetamole !
-
Si pas d’efficacité ou majoration des signes : commencer
L’acétazolamide (
Diamox®).
posologie de 1/2 comprimé à 250 mg 2 fois par jour.
-
Pour les personnes susceptibles de développer un MAM,
L’acétazolamide (Diamox®) débuté 24 à 48 heures avant une ascension
Cependant attention le Diamox est un médicament (il doit être
prescrit par un médecin en absence de contre-indications).
Il a de bons effets sur le MAM :
-
action diurétique (fait pisser), diminue la pression
du liquide céphalo-rachidien
-
élimination accrue des bicarbonates, ramène plus
rapidement le pH sanguin à la normale.
Et des secondaires malheureusement :
- Dysesthésies ( Du fait du manque de potassium, bananes à tous les repas !), déshydratation ( pas très bon pour le
sportif)
Et des complications :
- allergie aux sulfamides, crise de colique néphrétique,
infection urinaire.
Donc en gros,
Si vous avez déjà fait un MAM, faut vous traiter en prévention en commençant le traitement 24 H avant les hautes altitudes !
Si vous commencez à avoir un peu mal a la tête a 2000 et que vous savez que l’étape du lendemain va flirter avec les 4000, va falloir vous Diamoxer à bonne dose tout en vous hydratant. Seul problème va falloir mettre la Pampers si vous voulez faire le scratch...
Si par contre, vous avez un léger mal de casque dans les 3000, repos et paracetamol, cela devrait faire.
Dans tous les cas, je vous conseil de vous faire prescrire du Diamox par votre médecin afin de l’avoir sur vous, ce serait trop bête d’abandonner un rallye pour un MAM !
Dr Jérôme FEUILLADE