L’accidentologie en rallye raid est superposable à ce qu’étudie la SECURITE ROUTIERE, sur les réseaux routiers de notre territoire.
De manière brève et schématique, plusieurs facteurs aggravant vont induire et déterminer la gravité des blessures des impliqués.
En ce qui concerne notre discipline, nous pouvons agir sur certains, et non sur d’autres qui sont l’essence même du rallye.
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INTRODUCTION
L’infrastructure et l’environnement : hostile et dangereux, il le restera. La vitesse peut néanmoins être réduite grâce à différents artifices mis en place par les organisateurs.
Les véhicules : la cylindrée et de ce fait le poids et la puissance des machines peuvent être limités.
Les usagers : le stress, la fatigue et autres situations accidentogènes peuvent également être limités par différents moyens : diminution de l’autonomie des motos, donc multiplications des ravitaillements avec temps de neutralisation… etc.
Nous laissons ceci aux spécialistes du sujet et vous proposons des réflexions pour limiter les lésions potentiellement mortelles rencontrées chez les motards.
Les traumatismes potentiellement mortels se situent à quatre niveaux. Bien entendu et malheureusement, ils peuvent être associés.
Au niveau de l’extrémité céphalique
Peu ou pas d’écrasement des massifs osseux grâce au casque. La face est correctement protégée. Les lésions rencontrées se situent au niveau du cerveau, à type d’œdème et/ou d’hémorragie par lésions de deceleration.
Les casques que nous utilisons actuellement ont un inconvénient majeur : la mentonnière est proéminente, loin de la bouche, afin de permettre une respiration correcte durant l’effort. Elle va se comporter comme un véritable bras de levier en cas de choc contre le sol ou le tableau de bord de la moto. Majorant ainsi les lésions cervicales. Concernant le tableau de bord des machines, ils sont placés haut, fixés de manière rigide et se comportent comme de véritables murs lorsque la mentonnière du casque vient les frapper en cas d’une chute en avant.
Les tableaux de bords détruits le sont suite au choc avec le sol ou par le casque du pilote ?
Lésions thoraciques
Les parois (sternum et cotes ) sont correctement protégées par les protections du type « gilet intégral ». Une amélioration peut être faite néanmoins au niveau des bords latéraux des gilets non protégés.
Les lésions pulmonaires sont essentiellement des contusions par transmission de l’onde de choc. Source de détresse respiratoire aigue, mais rarement mortelles si isolées.
La gravité des lésions thoraciques se situe au niveau du médiastin, siège du cœur et des gros vaisseaux. La décélération provoque des désinsertions souvent fatales.
L’abdomen
Nous répertorions les mêmes lésions de désinsertion au niveau des vaisseaux du foie et de la rate en cas de décélération brutale.
Un effort reste à faire sur la protection directe du « haut abdomen » où se situent à droite le foie et à gauche la rate. Nous pourrons ainsi éviter nombre de plaies internes par choc direct. ( Guidon, tableau de bord).
A la difference de la moto de route, un gilet airbag ne semble pas envisageable compte tenu du grand nombre de chute et de la mobilité necessaire a la pratique de l’enduro.
Le rachis
1) Dorsal et lombaire :
Les protections dorsales, ajoutées au port du CAMELBACK sont globalement satisfaisantes. Au niveau lombaire, il est impératif que le gilet couvre la dernière vertèbre. Un système de sous cuisse peut tout à fait être mis en place, évitant au gilet de remonter en cas de chute.
2) Cervical :
D’une part les vertèbres sont plus petites, plus mobiles donc plus fragiles.
Elles sont exposées lors de toutes chutes en avant ( Les + fréquente en moto.)
Le poids du casque, le bras de levier de la mentonnière majore le risque de lesion.
Les conséquences de lésions de la moelle sont ici dramatiques avec le plus souvent tétraplégie et arrêt cardiaque irréversible.
C’est a l’heure actuelle le maillon faible dans la protection du motard
Les moyens :- Un système de becquet type « Hans » utilisé en formule 1 mais celui-ci limite complètement les rotations de la tête.
Un système type minerve adapté aux besoins de mobilité qui a l’avantage de protéger autant les mouvements d’hyperflexion que les mouvements d’hyperextension.
Nous devons donc travailler sur un collier permettant une mobilité correcte en flexion, extension et rotation, mais capable de verrouiller les mouvements extrême source de lésions de la moelle épinière.
En conclusion
Trois points essentiels semblent à travailler pour limiter les conséquences médicales des chutes du motard :
Limiter la hauteur des tètes de fourche et l’inclinaison de celles-ci (Moins verticale) pour éviter les traumatismes thoraciques et cervicaux.
Rendre les gilets de protection obligatoire et les adapter afin que ceux-ci descendent jusqu’au niveau de l’ombilic afin de protéger des chocs antérieurs le foie et la rate
Adopter un système de protection de la colonne cervicale type minerve.